Jeanne Buchez Denorme, née le 29 juin 1920, mariée en 1946 avec Joseph Denorme (né le 13 mars 1921 et décédé en 2006), est arrivée à Staple en 1940. Depuis, elle s’est beaucoup impliquée dans notre village. Elle a 2 sœurs et 2 frères, 3 enfants (Josiane, Jocelyne et José), et a 2 petits enfants et 2 arrières petits enfants.
Vous êtes arrivée à Staple en 1940. Où habitiez-vous auparavant?
Je suis née à Coudekerque-Branche et j’ai habité ensuite à Dunkerque avec mes parents. J’y ai fait mes études à l’école catholique de Saint Joseph et ensuite j’ai travaillé chez un transitaire. Nous sommes arrivés à Staple l’année de mes 20 ans, quand Dunkerque a brûlé pendant la guerre.
Pourquoi avoir choisi notre village après avoir vécu à Dunkerque?
Pour nous c’était un point de chute car nous connaissions 2 familles qui habitaient ici, plus précisément le beau-frère de ma sœur ainée Georgette, Joseph Aernout, installé à Staple vers 1930 et qui tenait une boucherie et un café sur la place, ainsi que sa belle-sœur Marthe mariée à Paul Caron installé également à Staple comme bourrelier, car il n’y en avait plus sur le village.
Qu’est ce qui vous a le plus marqué pendant la guerre?
Ce qui m’a le plus marqué c’est lorsque nous avons du fuir Dunkerque à pied et en me retournant de voir les flammes de loin et l’image de mon piano qui brûlait. C’est très dur de tout laisser derrière soi.
Comment avez-vous rencontré votre époux, Joseph?
A la libération, il y a eu un bal à Staple pour fêter ça. Nous étions tous fous de joie! C’est à ce bal que j’ai rencontré Joseph et nous nous sommes mariés en 1946. Il n’était pas de Staple, il habitait à la Longue Croix à Hondeghem. A l’époque il travaillait en boucherie et tuait les bêtes en ferme. Ensuite il a travaillé chez un chevilleur à Ebblinghem.
Lorsque son patron est tombé malade, Joseph s’est retrouvé sans emploi. Il a alors travaillé chez Timo à Zegerscappel puis chez Les coopérateurs à Coudekerque-Branche. Donc en 1963, pour ces raisons professionnelles, nous avons du repartir vivre à Dunkerque et sommes revenus sur Staple en 1980, à la retraite de mon mari.
Et vous? Quelle activité professionnelle avez-vous exercée?
Avant de me marier, pendant la guerre, j’ai tenu 5 ans le secrétariat de la Mairie de Staple. A l’époque la mairie se trouvait dans l’habitation de l’ancien secrétaire Jules Priem, dans la rue principale auprès de la brasserie Groysellier. Le Maire était Gaston Duquenne père. Ensuite, lorsque nous sommes partis à Dunkerque, j’ai travaillé dans un cabinet d’assurances pendant 12 ans mais j’ai du arrêter pour raisons de santé.
Vous êtes donc revenus à Staple une fois Joseph à la retraite, qu’aviez-vous comme loisirs?
J’aimais beaucoup la lecture, les mots croisés et les jeux de cartes. Mon époux lui aimait son jardin, les pigeons, le tiercé, et aussi les jeux de cartes comme moi. Nous participions à toutes les festivités de Staple, nous étions toujours présents! Joseph était d’ailleurs le «découpeur officiel» avec Michel Verhaeghe pour le repas méchoui du raccroc de la ducasse. J’ai également étéPrésidente du Club des aînés et bénévole à la bibliothèque du village. Ma grande amie à Staple était Valentine Pietersoone.
Quel conseil donneriez-vous à la «nouvelle génération»?
Je leur dirais de tout prendre du bon côté, ne pas chercher des misères à l’un et à l’autre. Il faut s’entraider.
Moi j’ai du caractère mais je suis quand même facile à vivre, c’est important.